Pourquoi faut-il reprendre l’édition française de la Correspondance de Jérôme ?
Malgré les avancées qu’elle a pu apporter en son temps, l’édition française de la Correspondance de Jérôme par J. Labourt, disponible dans la Collection des Universités de France, aux Belles-Lettres, présente de nombreuses insuffisances qui la rendent aujourd’hui indigente. Si les cinq premiers tomes de la collection ont reçu un accueil plutôt favorable lors de leur parution, H. Bardon critiquait déjà, dès le tome 1 : « L'apparat critique, tout en prétéritions et en silences, […] d'une consultation bien difficile » et la traduction « en général, assez éloignée de l'original ». Les trois derniers tomes, quant à eux ont fait l’objet de recensions nettement plus réservées de la part de P. Courcelle et J. G. Préaux. Le recours régulier aux lettres de Jérôme dans cette édition ne fait que confirmer leur constat très critique sur l’état du texte latin et de l’annotation. Mais à ces deux domaines, il faut en ajouter un troisième que les recenseurs ne pouvaient critiquer dans les années 1950-1960, en raison de leur pratique du latin et de leur formation à la traduction : ils jugeaient celle de Labourt sur des critères qui ne correspondent plus du tout aux compétences et aux attentes du lecteur actuel.